CHAPITRE 7: MES DEBUTS A L'INTERNAT


 L’internat était essentiellement destiné aux filles. Les petites(les collégiennes) avaient leur bâtiment derrière celui des grandes(les lycéennes).
Mon tuteur, chez qui je devais passer les week-ends, me donna des derniers conseils et s’en alla.je m’installai alors dans une chambre avec sept autres filles plus ou moins sympathiques. 
La vie communautaire m’était étrangère et ce nouvel univers m’intimidait. A l’internat, tout le monde était à la fois unique et similaire. On savait qui était qui et qui faisait quoi. Il y avait tous types de filles. Les petites filles gâtées  sur qui les parents ne peuvent garder un œil parce que trop occupés à amasser de l’argent. Les filles dont les parents ont divorcé comme moi. Les filles récalcitrantes et malpolies dont les parents fatigués et démissionnaires comptent sur les bonnes Sœurs pour réparer leurs échecs. Enfin les filles sous pression. Ces dernières sont tenues de toujours avoir de bonnes notes pour faire plaisir à leurs parents qui occupent des rangs importants dans la société. 
Nous étions jeunes, relativement stupides et brisées. 
Les Sœurs étaient elles aussi très différentes. Certaines étaient très gentilles et d’autres transpiraient la méchanceté.

Même si à l’école mes notes étaient plus que bonnes, je n’arrivais toujours pas à me faire à la vie communautaire. Les règles de l’établissement ne me posaient aucun problème, le problème c’était  les filles. Elles m’exaspéraient. Elles aimaient se mêler de tout et surtout de ce qui ne les regardait pas. Elles faisaient de moi la cible de leurs langues de serpents venimeux. C’étaient de véritables vipères et leurs attaques étaient douloureuses. 
Au début j’appelais très souvent mon père, en larme. Il me manquait et je voulais rentrer chez moi. Il arrivait à me calmer et je retrouvais l’énergie dont j’avais besoin. J’avoue que je n’étais plus une fille modèle une fois loin de lui. Je découvris avec stupéfaction à quel point j’étais désordonnée et négligente. C’était l’une des raisons pour lesquelles les autres filles potinaient à mon sujet. 
Heureusement que je faisais partie des meilleurs à l’école. C’était mon pouvoir à moi, mon ticket d’entrée dans la cour des grands, mon droit au respect. Alors je me suis accrochée à mes bouquins, c’est de là que me vient ma nature studieuse. A défaut d’avoir les qualités d’une « bonne femme », j’avais intérêt à faire du savoir et de l’intelligence mes alliés.

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